mardi 15 avril 2014

Lancement de la phase principale du Programme d'Appui aux Organisations Paysannes en Afrique (PAOPA) à Lomé au Togo

11 au 13 Avril 2014. Lomé, Togo. Lancement de la phase principale du Programme d'Appui aux Organisations Paysannes en Afrique (PAOPA).

Financé par l’Union Européenne et d’autres partenaires à hauteur de 2,280 milliards de francs CFA, ce programme viendra soutenir les organisations paysannes dans leurs actions de plaidoyer et de lobbying pour la promotion des politiques agricoles, politiques qui vont leur donner les moyens de développer l’autosuffisance alimentaire en Afrique.
« Il est inconcevable que ce soit le marché international qui continue à nourrir l’Afrique. Il faut doter les agriculteurs de moyens, car nous pensons que c’est grâce au financement adéquat du secteur agricole que nous pouvons renverser la tendance . Le secteur privé doit travailler « main dans la main » pour y arriver.» Bagna Djibo, président du conseil d’administration du Réseau des Organisations Paysannes et des Producteurs Agricoles de l’Afrique de l’Ouest (ROPPA).
Représentant le Fonds International de Développement Agricole (FIDA), Aïssa Touré a insisté sur la nécessité de mutualiser les interventions de chaque pays, afin que le programme qui vient d’être lancé, atteigne les objectifs à lui assignés.

lundi 7 avril 2014

Les semences de Violet de Galmi d’Afrique du Sud commercialisées par des firmes hollandaises : c’est n’importe quoi !

Réseau National des Chambres d'Agriculture du Niger
Note d’information / Filière oignon n°16

6 avril 2014 / Rédaction / Equipe technique RECA

Depuis 2010, le RECA a organisé plusieurs rencontres sur la question des semences d’oignon. Ce
n’est pas la peine de rappeler l’importance de cette filière au Niger, ni l’importance de semences
dans toute production végétale. En début d’année 2013, le RECA avait mis en garde les acteurs de
la filière oignon sur l’apparition dans des boutiques d’intrants de nouvelles marques qui
proposaient des semences de Violet de Galmi d’origine inconnue ou suspecte. A l’heure de la
récolte, il est maintenant possible de voir que ces variétés « exotiques » ne sont pas du Violet de
Galmi. Il est temps de se pencher encore plus sérieusement sur la filière semence pour garantir à
nos producteurs les semences de qualité dont ils ont besoin.

http://www.reca-niger.org/local/cache-vignettes/L278xH192/CaptureOG_VDG-5673f.jpg

Rappel de l’année 2013 (avant la campagne d’oignon 2013 / 2014)

 Le RECA avait diffusé le 20 mars 2013 une note intitulée : « Violet de Galmi : des semences du monde entier dans les boutiques du Niger ».
 http://www.reca-niger.org/spip.php?article590

 Lors de la Journée de l’oignon, organisée par le RECA le 25 juin 2013, une présentation
avait mis l’accent sur plusieurs marques qui proposaient la variété « Violet de Galmi ». Au
total, nous avions trouvé 6 marques nouvelles, dont 3 marques qui proposaient un « Violet
de Galmi » produit en Afrique du Sud. Ces dernières marques avaient un autre point
commun, la photo sur la boîte n’avait rien à voir avec le « Violet de Galmi ».

Il faut rappeler que la journée de l’oignon rassemble chaque année un grand nombre d’acteurs
impliqués dans la filière oignon : les organisations professionnelles agricoles, les services
techniques, la Chambre de commerce, les projets et ONG…

RECA Niger
Réseau National des Chambres d’Agriculture du Niger

Le premier oignon, de marque Delta Seeds avait été commercialisé au cours de la campagne 2012/2013. Une quantité de 350 kg a avait été vendue au Niger.

Aucune plainte n’était remontée à la société qui l’a commercialisé. Cela ne veut pas dire que c’est du Violet de Galmi, mais les acheteurs n’ont pas été insatisfaits (pas de plainte).

Pour la campagne 2013 / 2014, la situation est totalement différente. Les oignons obtenus avec la
marque Delta Seeds (une société hollandaise spécialisée dans les semences) dans plusieurs localités
(Madaoua, Gaya et Yoreizé Koira) sont d’une très grande hétérogénéité.

Les échantillons de Madaoua
Les oignons présentent des tailles, des formes et des couleurs différentes. La majorité des oignons compte plusieurs bulbes, formant une touffe (comme pour l’échalote) ce qui n’existe jamais sur le Violet de Galmi.

Le taux de floraison en première année est excessivement important.


Les échantillons de Gaya
Une majorité d’oignons avec plusieurs bulbes en touffes (jusqu’à 5), de couleurs blanches, roses et violettes. Certains oignons refont de nouveaux bulbes dès la maturité (dernière photo à droite). Réseau National des Chambres d'Agriculture du Niger



Pour Yoreizé Koira, les bulbes sont très petits avec un feuillage important malgré un temps de culture très long qui a dépassé 6 mois.

De mémoire de producteurs ou de techniciens, il n’a jamais été vu une telle variation ou hétérogénéité sur une
variété d’oignon.

Tous ceux qui ont vu ces oignons trouvent qu’ils font « sales » avec des tuniques qui s’effritent facilement.

Ils ne peuvent être commercialisés sous l’appellation « Violet de Galmi ».

La photo ci-dessus présente un échantillon typique de la variété Violet de Galmi avec une forme arrondie et aplatie aux pôles. Les photos précédentes montrent des oignons totalement différents.

Il faut quand même signaler, qu’à l’annonce du retrait de la vente des semences par la société qui les  commercialise, des producteurs de Gaya ont demandé d’acheter des semences Delta Seeds car ils sont  satisfaits du rendement. Il faut dire que Gaya ne cultive pas uniquement la variété Violet de Galmi mais aussi
des variétés du Nigeria.

Une quantité de deux tonnes de semences Delta Seeds a été commercialisée. Nous ne connaissons pas les chiffres pour les deux autres marques.

Deux tonnes de semences, c’est beaucoup mais il faut rappeler, qu’au Niger, les besoins en semences pour 15.000 ha d’oignons sont de 75 tonnes, donc 2 tonnes de semences ne représente que 3% des surfaces. La variété Violet de Galmi n’est pas en danger.

1. Qui a acheté des semences de Violet de Galmi d’Afrique du Sud ?

 Il semble que l’on trouve parmi les acheteurs des responsables d’organisations
professionnelles, des commerçants et aussi des petits revendeurs.

2. Pourquoi les producteurs ont acheté des semences d’Afrique du Sud ?

 La première raison, avancée par des producteurs, est la pénurie de semences au moment des semis (2013). Comme les producteurs cherchaient des semences, des revendeurs ont immédiatement répondu à la demande en se fournissant dans les stocks disponibles.
Il faut cependant noter que, pendant la même période, la Fédération des coopératives maraîchères du Niger (FCMN – Niya) n’a pas vendu une grande partie de sa production de semences, soit 2,5 tonnes.

 La seconde raison viendrait du prix élevé des semences locales. Les semences produites localement (mais qui sont du vrai Violet de Galmi) seraient plus chers que les semences importées en boîte. Ce point avait été présenté à la Journée de l’oignon 2013. Il est nécessaire d’avoir des producteurs spécialisés, professionnelles, capables d’une bonne productivité pour proposer des prix compétitifs.
 La dernière raison, et le RECA l’a signalé en début 2013, c’est que l’on ne trouve pas de semences de Violet de Galmi dans les boutiques, y compris les boutiques d’intrants des organisations de producteurs. Réseau National des Chambres d'Agriculture du Niger


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Dans une note du 4 février 2013, le RECA relevait que : « les semences de Violet de Galmi du Niger sont absentes des boutiques d’intrants. » En cause une carence en matière de distribution : emballages inexistants, stratégie de diffusion limitée aux ventes en gros à des structures ou projets. Il est urgent que des OP relèvent le défi pour que des points de vente de semences proposent aussi des semences du Niger.

3. Pourquoi tout le monde veut vendre des semences d’oignon au Niger ?

 En 2010, le RECA avait estimé les importations de semences d’oignon à environ 10 tonnes.
A 45.000 F.CFA le kilo cela représente un chiffre d’affaire de 900 millions de F.CFA. C’est
très important et l’on comprend que cela suscite de l’intérêt.

Pourtant les choses sont simples, il n’existe que deux origines véritables pour le Violet de Galmi : les semences produites au Niger et les semences produites par Tropicasem / Technisem sous l’appellation Violet de Damani, puisque ces sociétés détiennent une souche issue de la recherche / IRAT depuis 1975.

Sur cet épisode de l’histoire du « Violet de Galmi », lire l’article paru dans la revue « Grain de Sel » en 2009 : http://www.inter-reseaux.org/IMG/pdf_78initiative.pdf

4. Que dit la règlementation ?

Le Niger est sous la législation de la CEDEAO, c'est-à-dire le Règlement c/reg.4/05/2008 portant harmonisation des règles régissant le contrôle de qualité, la certification et la commercialisation des semences végétales et plants dans l’espace CEDEAO.

L’article 21 précise : Variétés à multiplier
 Seules peuvent être multipliées, en vue de la certification, les semences de variétés inscrites au Catalogue national ou au Catalogue Ouest Africain des Espèces et Variétés Végétales (COAfEV).
 Les caractéristiques de ces variétés doivent être conformes à celles des échantillons déposés au moment de l’inscription au COAfEV et conservés sous la responsabilité du Comité national chargé de l’inscription audit catalogue.

De plus, il est mentionné dans l’Article 70 : Variétés de semences mises en vente au niveau régional

 Seules sont commercialisées au niveau régional les semences de variétés inscrites au Catalogue Ouest Africain des Espèces et Variétés Végétales.

La législation de la CEDEAO est très classique et conforme à la majorité des législations des autres pays. On peut supposer que l’Afrique du Sud a une législation proche.

Mais si l’on consulte la South African Variety list as maintained by the Registrar of plant improvement
de décembre 2013, c'est-à-dire le catalogue officiel des variétés d’Afrique du Sud, il est inscrit plus de
100 variétés d’oignon mais … pas de Violet de Galmi.

La variété Violet de Galmi n’est pas enregistrée en Afrique du Sud !
http://sansor.org/wp-content/uploads/2012/09/SA-Varietal-List-SEED_Dec-2013.pdf Réseau National des Chambres d'Agriculture du Niger



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Pourtant il semblerait logique de penser que pour produire et commercialiser une variété d’oignon, même en Afrique du Sud, il faut que cette variété soit inscrite au catalogue de ce pays. C’est quand même, à notre avis, un standard international.

Nous voudrions bien que les sociétés Delta Seeds, Rossen et Bakker Brothers (Monarch), installées au Pays Bas, expliquent aux producteurs nigériens comment ils ont pu produire des semences de Violet de Galmi en Afrique du Sud, ou les acheter, alors que cette variété n’existe pas sur le catalogue officiel de ce pays.
Sans explication nous serions tentés de penser qu’il s’agit d’une escroquerie dont nos producteurs sont victimes et que ces sociétés ont abusé de leur réputation.

Les autres articles de la réglementation des semences de la CEDEAO :

Article 80 : Lot douteux

 Tout lot de semences importé ou exporté sur lequel pèse un soupçon de fraude ou de
falsification est considéré comme douteux et est provisoirement confisqué.

A partir de la photo de toutes ces boites, qui ne montre pas un oignon ressemblant au Violet de Galmi, et comme le Violet de Galmi n’est pas inscrit au catalogue d’Afrique du Sud, ces semences importées auraient pu rentrer dans ce « soupçon de fraude ». Mais qui contrôle cela ?

Article 28 : Origine des semences-mères

 Tout producteur ou agriculteur-multiplicateur justifie l’origine de la semence-mère par des documents tels que l’étiquette de certification, la facture, le bon de livraison ou tout autre document jugé pertinent.

Il serait peut être logique de demander la même chose pour des importateurs de Violet de Galmi.
Les sociétés qui voudraient importer devraient également indiquer l’origine de leur semence- mère.
Sinon, un test devrait être obligatoire avant commercialisation sur le territoire nigérien.

5. Qu’est ce qui ne va pas ?

• Le Niger importe des semences de Violet de Galmi alors que logiquement il devrait en
exporter.
• Les marques et les origines se multiplient, ce qui montre qu’il y a une demande interne qui n’est pas satisfaite.
• En même temps, les OP ont des semences non vendues.
• Il est urgent de mettre en place les mesures contenues dans la loi semencière et notamment la reconnaissance des producteurs spécialisés.

6. Que faire ?

• Dans l’immédiat, les oignons issus de semences d’Afrique du Sud ne doivent pas être commercialisés comme « Violet de Galmi ».
• Il faut que les organisations de producteurs fassent passer la consigne de ne pas utiliser des bulbes obtenus avec les semences d’Afrique du Sud comme bulbes mères pour la production de semences de la prochaine campagne. Réseau National des Chambres d'Agriculture du Niger



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Il semble nécessaire que les producteurs comprennent que la distribution est un métier et que le producteur de semences ne peut pas recevoir le prix de vente versé par l’acheteur final (il faut prévoir les charges pour les emballages, la distribution, le stockage, …).

Il est temps que les commerçants et distributeurs respectent certaines règles et ne se cachent pas derrière « c’est du Violet de Galmi, c’est marqué dessus ». En dehors du Niger et de Technisem / Tropicasem, il n’y a pas de Violet de Galmi. Si des distributeurs veulent commercialiser des semences de Violet de Galmi, il faut qu’ils investissent dans la production au Niger ou passent des contrats avec des producteurs ou des organisations de producteurs.

Il apparait urgent que les acteurs directes de la filière semence d’oignon, c'est-à-dire les organisations de producteurs et les distributeurs / sociétés spécialisées, et l’Etat, se retrouvent autour d’une table pour élaborer des stratégies permettant de garantir aux producteurs des semences de Violet de Galmi.

Le Journée de l’oignon 2014 aura comme thème prioritaire la production de semences. C’était déjà le cas en 2013, mais il semble indispensable de reprendre ce sujet.




Pour terminer, il nous faut reconnaître qu’il est arrivé ce que Tropicasem et Technisem avaient prévu. Il faut se rappeler l’histoire du Certificat d’obtention végétal (COV) déposé par Tropicasem à l’OAPI pour la variété Violet de Galmi. Juridiquement, l’OAPI n’aurait pas dû accepter ce certificat pour plusieurs raisons.
Tout d’abord, historiquement, la société ne pouvait pas devenir détentrice de droit sur la variété Violet de Galmi qui est issue du travail des producteurs nigériens et de la recherche au Niger. De plus le texte de l’OAPI (annexe X du protocole de Bangui) précise que la dénomination d’une nouvelle variété ne doit pas
faire naître un risque de confusion, ne doit pas se référer à une dénomination qui désigne, sur le territoire de
l’un des États membres, une variété préexistante de la même espèce ou d’une espèce voisine, à moins que la
variété préexistante ait cessé d’être exploitée et que sa dénomination n’ait pas acquis de signification particulière. C’était évidemment le cas.

Lorsque cette « histoire » du COV a éclaté, nous avions demandé à Tropicasem les raisons de sa démarche.
La principale raison avancée par Tropicasem était le constat que d’autres sociétés se mettaient à commercialiser du Violet de Galmi qui n’a rien à voir avec la variété d’origine.

Ce danger était bien réel et les producteurs nigériens en ont fait les frais.

vendredi 4 avril 2014

2ème Réunion du GT HORECA sur le thème de la production, distribution consommation des insectes, Bruxelles 4 avril 2014

les insectes :aliments attractifs de la gastronomie africaine - quelles problématiques dans la filière de consommation
4 avril 2014
Kuumba, 35 rue de la Paix Ixelles 19h


Pour développer l'action du groupe de Travail Horeca, le Club des Professionnels Africains de Raffia Synergie et Terroirs Africains vous proposent pour cette nouvelle rencontre d'aborder une filière produit qui fait l'attraction dans plusieurs pays asiatique, et à l’actualité de l’Union Européenne, qui fait partie du régime alimentaire traditionnel dans plusieurs terroirs africains, et qui possède un potentiel autant culturel, gustatif que nutritionnel, la filière des insectes.


Cependant, la méconnaissance de certains acteurs de la filière, consommateurs, restaurateurs, professionnels de la distribution et du contrôle, en limite le développement.


Quelles sont les règles existantes, les retours d'expériences des acteurs concernés, les problématiques des filières d'approvisionnement?


En quoi le groupe de travail peut il sensibiliser les acteurs de l'horeca, voir saisir les autorités pour aider au développement de ces produits typiques consommés en Afrique?

Les personnes intéressées peuvent s'inscrire par mail à:
terroirs.africains@gmail.com
Tel : 0032483687409





Consommation d'insectes : nouveau règlement européen en vue

26 janvier 2014 - Auteur : Leen Baekelandt
Ces derniers mois, la consommation d'insectes est devenue un sujet d'actualité. Les insectes peuvent être une source durable de nutriments et sont dès lors très intéressants pour le secteur alimentaire. Leur commercialisation est toutefois l'objet d'une réglementation stricte.
La réglementation européenne sur les nouveaux aliments (« Novel Foods ») prévoit que les protéines issues d'insectes, mais aussi des insectes dont des parties ont été enlevées (pattes, ailes, tête, viscères...) ne peuvent pas être mis sur le marché sans autorisation européenne préalable. La distribution gratuite (lors de dégustations par exemple) est également interdite sans autorisation. Aucune autorisation n'a été accordée jusqu'à présent.
Il existe encore pour le moment une incertitude juridique sur la question si des insectes entiers et des préparations à base d'insectes entiers (p. ex. pâte à base de vers) peuvent être commercialisés sans autorisation préalable. L'incertitude concerne donc uniquement les insectes « entiers » et préparations à base d'insectes entiers.
La Commission européenne a publié une nouvelle proposition pour la révision du Règlement relatif aux nouveaux aliments. Cette proposition considère tous types et formes d'insectes comme des nouveaux aliments, étant donné que leur consommation dans l'alimentation humaine au sein de l'UE était négligeable avant le 15/5/1997. Les zones d'ombre qui persistent en ce qui concerne les insectes entiers et préparations à base d'insectes entiers seront définitivement levées dès que le nouveau règlement aura été approuvé par le Parlement européen et le Conseil de l'Union européenne.
Dans l'attente de ce nouveau règlement, le SPF Santé publique, Sécurité de la Chaîne alimentaire et Environnement a d'ores et déjà sollicité l'avis du Conseil supérieur de la Santé au sujet de la sécurité de la consommation de certains insectes et préparations à base d'insectes entiers. Le Conseil supérieur de la Santé est l'institution scientifique officielle compétente pour l'évaluation de « nouveaux aliments » en Belgique.
Source: SPF Santé publique, Sécurité de la chaine alimentaire et environnement.


Madame, Monsieur

Les récentes publications concernant la production, distribution et consommation d'insectes en Europe ont alerté les membres du Groupe de travail Horeca quand à leurs impacts sur les marchés en Europe et leurs impacts sur les effets bénéfique pour les entrepreneurs africains.

Afin d'analyser les possibilités d'apporter son concours au développement de la filière, le Groupe de travail, après avoir interviewer des opérateurs de la filière, des experts et pris connaissance de la documentation mis à sa disposition par le service de veille de Terroirs africains, et relevé quelques éléments que nous souhaiterons éclaircir.

Pourriez-vous nous indiquer les coordonnées des services officielles délivrant les certificats permettant l'exportation des insectes couramment consommés en Europe?

Les informations retournées seront agrégés aux dossiers transmis aux personnes intéressés pour le développement de leurs activités (lancement d'une recette, recherche fournisseurs agréées, ouverture d'un restaurant.

Dans l'attente de votre réponse, recevez Madame, Monsieur, nos sincères salutations.


Cordialement

Pour le groupe de travail HORECA Terroirs Africains, Raffia Synergies,
Les coordinateurs
Fabien Rougeron, Oscar Kombila
terrois.africains@gmail.com





jeudi 3 avril 2014

Le programme des Parcs Agro-industriels, risques ou opportunités pour l’agriculture familiale ?

Le gouvernement vient de lancer le programme des Parcs Agro-Industriels (PAI) qui vise la relance du secteur agricole en RDC. 24 sites qui présentent les potentiels agricoles ont été identifiés et quatre ont été érigés en sites pilotes. Cette initiative qui entre dans la stratégie du développement rural intégré du Gouvernement congolais, soulève quelques craintes de la part des paysans. qui risquent d’être réduits en simples ouvriers des entreprises en voie de création. Ne faudrait-il pas prioritairement renforcer les producteurs agricoles, notamment dans la transformation et les matériels ? La position des organisations de producteurs est partagées.
Ce  programme des parcs agro-industriels repose autour de trois composantes à savoir : le développement des fermes commerciales, l’appui aux petits fermiers vivants dans la périphérie des sites sélectionnés, le développement des coopératives agricoles à haute intensité de capital, technologie et main d’œuvre.
Il vise, à travers ses trois composantes à répondre aux problèmes qui affectent le secteur agricole, à  offrir une gamme variée de produits alimentaires sur le marché pour assurer à la majorité des congolais une alimentation équilibrée, produire de manière efficiente et au moindre coût pour augmenter l’accès du plus grand nombre à une alimentation décente, créer des emplois stables et rémunérateurs pour réduire le niveau de pauvreté à travers le pays, réduire significativement la dépendance du pays aux importations des biens alimentaires.
Télécharger la présentation des Parcs Agro-industriels via ce lien.
L’identification des sites potentiels par MOZFOOD & ENERGY Ltd qui a élaboré un Business Plan par site (besoins en infrastructures détaillés : transformation, stockage, etc.) a été réalisée et quatre sites pilotes ont été identifiés, à savoir : un site au Sud Kivu dans la plaine de la Ruzizi, un autre site dans la province du Maniema et deux autres sites dans la province du Bandundu à Bukangalonzo et Mushipentane.
Mais les paysans producteurs sont critiques vis-à-vis de ce programme auquel ils ne sont pas  associés en amont ce qui est un premier handicap. Pour Methusalem Paluku Mivimba, Président de la Confédération Nationale des Producteurs Agricoles (CONAPAC), les PAI vont transformer les paysans en ouvriers dans ces grands espaces en voie de création. Ce programme va  aussi donc réduire les espaces avec un prévisible déplacement massif des paysans au lieu que cela puisse  profiter aux paysans en  allégeant leurs tâches dans la production et permettre de créer une valeur ajoutée.
Paluku Mivimba estime que le lancement de ce programme devrait être soutenu par une réflexion en amont sur  le type d’agriculture à promouvoir, une agriculture d’exportation pour amasser des devises  ou une culture industrielle pour produire le thé, le café, le cacao, le palmier à huile, … ou vivrières ? Et que peuvent faire les petits producteurs en cas de telle ou telle option ? Le Gouvernement devrait réfléchir avec les organisations paysannes pour voir quelle stratégie mettre en place, a-t-il soutenu.
Il déplore également qu’aujourd’hui, les organisations paysannes ne soient pas accompagnées. Pourtant, si les petits producteurs étaient accompagnés, ils pourront certainement être capables de satisfaire le besoin local, national et même international en produits alimentaires. Le Président de la CONAPAC pense qu’il faudra créer un espace de rencontre entre les producteurs agricoles et les investisseurs. Il compte d’ailleurs, pour ce faire, réserver dans les prochains jours un courrier à la Fédération des Entreprises du  Congo pour  solliciter l’ouverture d’un partenariat.
A la place de parcs agro-industriels, Paluku Mivimba propose  un programme alternatif de Villages agricoles à travers lequel on identifierait dans un site, un nombre de producteurs agricoles (au moins vingt) que l’on va financer et accompagner. Chaque producteur agricole  pourra travailler sur 30 hectares.  Ainsi, on pourra avoir 600 ha susceptible de donner une variété des cultures (pas de monoculture comme c’est  le cas avec les PAI)…. Tout autour de ces villages, on pourrait mettre des usines de transformation, des coopératives, etc. pour accompagner le développement intégral de ces sites, a-t-il expliqué.
Pour rappel, ce programme vise à : stimuler la croissance économique nationale et le développement social à travers la création de pôles agricoles.  Ces pôles contribueront à soutenir les programmes de production sur la chaîne d’approvisionnement agricole, permettant ainsi la création de valeurs partagées pour les petits fermiers, les communautés locales, les industries agro-alimentaires et les investisseurs.
Selon le gouvernement, les bénéfices attendus sont entre autres les investissements d’accompagnement : énergie, transport, logement, eau, centres de formation agricoles, écoles professionnelles agricoles, centres de santé et infrastructures communautaires ; les services sociaux et opportunités économiques le long de la chaine de valeur agricole aux personnes vivant dans les zones rurales et la réduction de la pauvreté et l’exode rural.
LVPC